Attila est surtout connu dans l'historiographie et dans la tradition chrétienne occidentale pour avoir été le fléau de Dieu, ce qui lui a conféré une image des plus sombres.
En réalité, ce fils du roi Moundzouk, souverain d'un des peuples les plus puissants de son temps, est devenu aux yeux des Européens occidentaux l'image emblématique du souverain-guerrier nomade, se confondant dans l'imaginaire populaire avec les traits que l'on prêtera plus tard à Gengis Khan : sanguinaire, aimant la guerre et les pillages par dessus tout, cruel et rusé.
Or, cette vision est en grande partie inexacte : non seulement les Huns d'Attila étaient un peuple turc qui accueillait de nombreux Germains en son sein, à tel point que ces derniers étaient largement majoritaires dans la coalition qui l'assistait lors de la bataille des champs catalauniques, mais aussi la cour d'Attila était sans doute l'une des plus raffinées de son temps, ayant repris nombre d'usages romains.
Cependant, l'époque à laquelle vécut Attila - vers la fin de l'empire d'Occident, son opposition au général Flavius Aetius, par ailleurs nommé le dernier des Romains, et l'origine de son peuple ont frappé l'imaginaire collectif et contribué à faire d'Attila la figure typique du barbare s'opposant à la civilisation, ce qui ressort des nombreux films ou œuvres dans lesquels ce dernier apparaît.
Dans le chant des Nibelungen (fondé sur l'écrasement des Burgondes par les Huns et popularisé au XIXe siècle par Richard Wagner), connu dans une version du XIIe siècle, Attila apparaît sous le nom de Etzel, noble et généreux allié. Il est aussi dépeint dans la mythologie germanique sous les traits de Atli, cruel et assoiffé d'or.
Ces deux aspects montrent quelles peuvent être les différentes facettes de la vérité. Enfin, en raison de l'historiographie nationale, il ne faut pas oublier qu’Attila, nom d'origine germanique et plus précisément d'origine gotique, a disparu partout sauf en Hongrie et en Turquie, où ce prénom est toujours très populaire.
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Attila est le titre d'une des dernières tragédies de Pierre Corneille alors sur le déclin. La faiblesse de cette pièce par rapport à ses plus grands chefs-d’œuvre suscita le commentaire suivant de Nicolas Boileau (la précédente tragédie de Corneille avait pour titre Agésilas) :
« J'ai vu Agésilas, hélas !
Mais après l'Attila, holà ! »